Le Kilomètre Lancé : la vitesse au rendez-vous !
La vitesse pure est la forme de compétition la plus naturelle et spontanée. Le skieur s’élance dans une forte pente dans le but d’atteindre la vitesse la plus élevée. Une pente, une paire de skis, le plus rapide est le vainqueur. Le règlement sportif n’a pour objet que d’assurer la sécurité et l’équité sportive.
Le Kilomètre Lancé (ou Ski de Vitesse) est le plus rapide des sports non motorisés. Sur la piste de Vars (France), où la pente est la plus importante du circuit de KL avec 98% de déclivité au maximum, les accélérations subies par les meilleurs KListes permettent d’abattre le 0 à 200 Km/h en moins de 6 secondes, soit plus rapidement qu’une Formule 1 ! Les vitesses atteintes dépassent celle d’un avion au décollage.
Le KL, sport depuis près de 100 ans
Le Ski de Vitesse est à l’origine du Ski Alpin. Les premières compétitions officielles sont organisées en 1930 à Saint Moritz. L’Autrichien Léo GASPERL y établira le premier record mondial : 139 km/h.
En 1978, la barre mythique des 200 km/h est atteinte par l’Américain Steve Mc KINNEY à Portillo (Chili). Les 250 km/h sont dépassés en 2002 par le Français Philippe GOITSCHEL, sur la piste des Arcs. L’actuel record masculin est détenu depuis 2006 par l’Italien Simone ORIGONE avec 251,40 km/h, sur la piste des Arcs. Le record féminin est détenu depuis 2006 par la Suédoise Sanna TIDSTRAND avec 242,590 km/h.
Sport de haute précision
Ce sport exige une maîtrise totale de tous les paramètres : choix et préparation du matériel, fartage précis et adapté pour chaque run, préparation physique et mentale (contrôle d’une éventuelle appréhension, concentration), entraînements, recherche et amélioration de l’équipement, tests et validation en soufflerie, etc.
Déroulement d’une course
Une compétition commence généralement par 2 ou 3 descentes (runs) d’entraînement, puis par des runs de courses. Après un début sur la partie basse de la piste, progressivement les points de départ sont placés de plus en plus haut, descente après descente, permettant d’aller de plus en plus vite.
Un run peut être décomposé en plusieurs phases : départ, accélération, zone de chronométrage définissant la vitesse sur une distance donnée (100 mètres), décélération puis l’arrêt dans la raquette d’arrivée. Le départ est donné par le starter quand la piste est annoncée « libre ». Le KListe doit s’élancer dans les 60 secondes qui suivent sous peine d’être disqualifié. Il faut alors s’élancer, se mettre en position aérodynamique, bien placer ses skis, suivre la trajectoire précédemment définie, gérer le vent de travers, gérer la forte accélération, se battre contre la phénoménale pression de l’air, laisser « vivre » ses skis pour glisser le plus vite possible, le tout en à peine quelques secondes.
Du matériel unique et performant
Le matériel utilisé est unique : skis de 240cm et 15kg maximum par paire, combinaison sur mesure plastifiée et étanche à l’air, casque aérodynamique fait main, ailerons placés derrière les mollets pour améliorer l’aéro et stabiliser à haute vitesse. Chaque coureur doit adapter voire construire son équipement en fonction de sa morphologie, de sa position et de sa façon de skier.
Sport exigeant
Une saison de KL nécessite une préparation continue tout au fil de l’année. Il faut trouver les sponsors, renouveler, préparer et modifier le matériel, se préparer physiquement et se construire un mental d’acier.
Régulièrement, il est nécessaire d’effectuer des essais en soufflerie pour valider les évolutions du matériel, tester et améliorer son Cx (aérodynamisme) et également pour s’habituer aux phénoménales pressions d’air à haute vitesse.
Les courses de Kilomètre Lancé
Il existe deux catégories de courses :
- les courses « No Limit » à l’origine du sport, dont par exemple les Speed Masters ou le Velocity Challenge, durant lesquelles se déroulent les courses à haute vitesse et les fameuses tentatives de Record du Monde.
- les courses organisées par la Fédération Internationale de Ski, dont la Coupe du Monde et ses nombreuses manches réparties sur deux continents chaque année, les Championnats du Monde se déroulant tous les deux ans, des courses « simples » et les Championnats de France.